Les auteurs menacés de sanctions
La musique adoucit les mœurs dit-on souvent. Mais quand la musique vient corrompre les bonnes mœurs, il y a véritablement lieu de s’inquiéter. De plus en plus la musique togolaise souffre des messages qui portent atteinte à la pudeur. Les autorités et les associations d’artistes doivent ouvrir les yeux sur le phénomène pour arrêter l’hémorragie. Heureusement le ministère en charge de la culture et la Fédération Togolaise de Musique (FTM), viennent de frapper du poing sur la table.
Les artistes togolais s’adonnent à une forme de musique depuis quelque moment. Ce qui suscite des interrogations au sein de l’opinion. De plus en plus, ils chantent le sexe et véhiculent des messages relatifs à l’amour. Jusque-là ce n’est pas encore grave mais la situation devient grave quand presque tous chantent le sexe et emploient des mots obscènes. C’est pratiquement à la mode et cela donne l’impression comme si les chansons relatives au sexe sont les plus consommées. Malheureusement, ces genres de chansons marchent bien au sein de la population surtout chez les jeunes. Chacun fredonne ces chansons qui font du buzz et encourage d’autres artistes à se lancer dans ce genre musical. Cela ne s’arrête pas seulement aux audios mais transposé dans les clips où on voit des danseurs et des danseuses sauvent à moitié nu. L’on se pose des questions sur le phénomène qui prend de l’empileur. Dans ces clips, les hommes sont habillés dignement et les femmes sont presque nues. On se demande si finalement la musique adoucie les mœurs ou détruit plutôt les mœurs.
A l’allure où vont les choses, la société risque de connaitre carrément une autre génération de citoyens si rien n’est fait. Tout se passe comme si les chansons se limitaient au sexe, c’est-à-dire si vous avez envie de chanter et que vous n’avez pas des thèmes qui portent sur l’amour, il vaut mieux rester dans votre coin. Oui, il faut chanter l’amour mais s’il faut le chanter comme les artistes le font aujourd’hui, il y a un danger qui guette la société. On a connu des artistes que ce soit au Togo où dans le monde qui ont chanté l’amour mais avec des paroles qui n’ont rien à voir avec le sexe. Les mots et les paroles sont bien choisis pour faire passer un message mais pas comme on le voit aujourd’hui. Ces artistes qui s’adonnent à ce genre de musique sont encouragés par la population surtout les jeunes et les médias audio-visuels. Tellement ces chansons sont diffusées à longueur de journée sur les radios et les télévisions.
Les populations se demandaient qui pour arrêter ce dévergondage et assainir le milieu de la musique togolaise parce que la situation a atteint un nouveau où il fallait réagir. Certains pensent même que l’autorité est complice du phénomène puis que chaque jour qui passe, personne ne réagit face à ces chansons obscènes. Même les organisations de chanteurs observent tout cela sans mot dire. Mais face à l’empileur, le ministère en charge de la culture vient de réagir à travers un communiqué, on espère va mettre de l’ordre dans la musique togolaise. Dans ce communiqué signé du ministre et rendu public le 06 juin 2023, Docteur Kossi Lamadokou, dit constateravec amertume la prolifération des chansons et films aux paroles et actes obscènes. Il estime que cela compromet les efforts du gouvernement à l’éducation aux bonnes mœurs, à la citoyenneté et au patriotisme. Ces pratiques selon Dr Lamadokou, «n’honorent ni la musique, ni le cinéma togolais ». Il rappelle à l’intention de tous, la fonction sociale de l’art, celle de former d’éduquer, de divertir et d’adoucir les meurs. Le ministre prévient que « Dorénavant des sanctions allant du retrait de la carte du BUTODRA et de l’attestation d’artiste ou de cinéaste, à la radiation du registre national des artistes et au refus de soutien multiforme du ministère seront appliqués aux auteurs desdits actes ». Si les auteurs continuent dans leur sale bessonne, les sanctions seront corsés jusqu’à l’application du code pénal. « En cas de récidive, le ministre se réserve le droit de faire appliquer conformément à la législation en vigueur l’article 394 du code pénal qui punit toute personne qui diffuse ou fait diffuser publiquement des incitations à des pratiques contraires aux bonnes mœurs par paroles, écrits ou tous autres moyens de communication » averti le ministre Dr Lamadokou. Même réaction dans le camp de la Fédération Togolaise de Musique (MTM) qui constate également ces dérapages des artistes depuis belles lurettes. Elle annonce d’ailleurs la mise en place d’un comité de discipline et de sanctions pour mettre de l’ordre dans la corporation. « Les dernières sorties de certains artistes ne donnent pas une bonne image à notre secteur. Nous nous sommes dit qu’il va falloir que nous prenions les choses en main. Un comité a été mis en place pour réguler le secteur et permettre à chaque artiste qui voudrait sortir une chanson, de savoir qu’il y a un comité qui peut interdire la sortie ou sanctionner la chanson », a fait savoir le président de la FTM M. Ariel Dassanou. Pour le moment ce sont des annonces qui sont censées produire leurs effets sur le terrain. On attend donc de voir la suite.
M. Mazé