Les médias ont fortement un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), a compris cela. Cette institution veut créer une collaboration entre elle et les médias. C’est l’objectif d’un atelier de renfoncement de capacité des journalistes et communicateurs en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. La rencontre a eu lieu les 11 et 12 mai dernier à Kpalimé.

Les médias togolais auront désormais un autre regard sur la lutte contre la corruption et les infractions assimilées au Togo après la rencontre de Kpalimé organisée par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA). A travers plusieurs communications développées par des confrères et des personnes ressources et des débats au cours de cet atelier de deux jours, les participants ont compris le rôle qui leur revient dans la lutte contre le phénomène de la corruption au Togo. C’est justement l’objectif de l’atelier, amener les participants à mieux cerner leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre la corruption. Ils ont été entretenus pour cela, sur l’organisation et le fonctionnement de la HAPLUCIA, sur les causes et les conséquences de la corruption et des infractions assimilées. Il y a eu d’autres thématiques relatives à l’éthique et à la déontologie des journalistes, au journalisme d’investigation, au rôle et responsabilité des journalistes dans la lutte contre la corruption au Togo. Les responsables de HAPLUCIA savent très bien que les entreprises de presse leur sont d’une grande utilité dans leur mission d’où l’importance de la rencontre de Kpalimé. Les médias non seulement peuvent être des lanceurs d’alerte mais également des canaux d’information et de sensibilisation des populations. « La HAPLUCIA se doit de mobiliser les médias pour l’accompagner dans ses actions de sensibilisation, d’information, de formation et d’éducation des populations. Avec la contribution des médias la Haute Autorité peut exercer certaines de ses attributions notamment : la diffusion et la vulgarisation des textes relatifs à la prévention et à la lutte contre la corruption, l’organisation des actions de communication pour un changement de comportement, notamment en établissant des partenariats avec les administrations et les organisations dont la mission est de prévenir et de lutter contre la corruption et les infractions assimilées », a reconnu le président de HAPLUCIA M. Kimelabalou ABA lors de l’atelier. Cet atelier en faveur des médias est le premier du genre depuis la mise en place de la HAPLUCIA et cela témoigne de la volonté du nouveau patron de cette institution M. Kimelabalou ABA qui a remplacé M. Essohana WIYAO depuis janvier 2023 d’impliquer toutes les couches socioprofessionnelles dans la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption, l’un des plus grands et vieux fléaux du mode ne peut être l’affaire d’une seule personne.
La corruption est un fléau qui fauche le développement des pays surtout ceux qui ont une économie fragile. C’est un mal insidieux et délétère qui n’est pas l’apanage d’une région, d’un pays, d’une culture ou d’un système juridique particulier selon M. Kimelebalou ABA. Elle est observée dans presque tous les domaines publics comme la santé, la protection sociale, la justice et l’éducation. Il revient donc aux médias togolais de jouer leur partition au sortir de la rencontre de Kpalimé. Il n’a pas été que de former les hommes et femmes de médias sur la corruption, la fin de l’atelier a été sanctionnée par des recommandations à l’endroit des médias, de la HAPLUCIA et du gouvernement. La rencontre de Kpalimé souhaite que le gouvernement mette en place une cour ou un parquet national financier pour le traitement exclusif et accéléré des affaires de corruption. Elle préconise également l’adoption des textes pour protéger les lanceurs d’alerte et les informateurs, la révision de la loi portant création de la HAPLUCIA en vue de lui conférer plus de pouvoirs d’investigation. Les médias souhaitent la révision du code de la presse et de la communication pour protéger les journalistes dans l’usage des réseaux sociaux et faciliter la mise en œuvre de la loi portant accès à l’information et à la documentation. Les participants à l’atelier sont invités à faire la restitution des connaissances acquises au cours de l’atelier, à leurs consœurs, confrères et promoteurs qui n’ont pas pu prendre part à la rencontre. Les hommes et femmes de médias sont invités au respect des règles d’éthique et de déontologie de leur métier et au respect de la présomption d’innocence ainsi que la vie privée des personnes dans leurs productions ou contenus. Ils sont également invités à accompagner la HAPLUCIA dans ses actions de sensibilisation, d’information et d’éducation en matière de prévention et de lutte contre la corruption. A l’endroit de la HAPLUCIA, il est préconisé le renforcement de la collaboration entre l’institution et les médias en vue de les outiller et mieux les impliquer dans la prévention et la lutte contre le fléau de la corruption, conformément aux règles d’éthique et de déontologie du journaliste. Pour intensifier les connaissances, il est souhaité l’organisation périodique des sessions de renforcement des capacités des journalistes et communicateurs et plaider auprès du Gouvernement et des partenaires au développement pour un appui technique et ou financier aux organisations de presse. Voilà des ingrédients que proposent les professionnels des médias à l’issue de l’atelier de Kpalimé pour mener une lutte efficace contre le phénomène de la corruption au Togo.